đŸ””[#SNC_BOBO_2023]: «Dans toute la commune de Kaya, il n’existe pas un cadre de rĂ©pĂ©tition pour les artistes», Ousseni de Adama OUEDRAOGO, DPCAT-Sanmatenga

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La semaine nationale de la culture (SNC) Bobo 2023 se tient dans un contexte sĂ©curitaire difficile du Burkina sous le thĂšme : « DiversitĂ© culturelle, ferment de l’unitĂ© nationale ». Cette 20e Ă©dition se tiendra du 29 avril au 6 mai 2023 Ă  Bobo Dioulasso. Pour en savoir davantage sur les prĂ©paratifs, les difficultĂ©s des artistes de sa province, KAYAINFO a eu un entretien avec Ousseni OuĂ©draogo, Directeur provincial de la culture, des arts et du tourisme (DPCAT) du Sanmatenga dans son bureau Ă  Kaya. A quelques jours du dĂ©but de cette grande manifestation culturelle, il s’est prĂȘtĂ© Ă  nos questions le jeudi 20 avril 2023. Lisez !

KAYAINFO : Comment se porte la culture dans la province du Sanmatenga dans ce contexte sécuritaire difficile ?

La culture se porte tant bien que mal dans le Sanmatenga parce que nous sommes rĂ©silients si bien qu’on arrive de gauche Ă  droite Ă  organiser quelques spectacles et des sensibilisations. Nous rĂ©sistons toujours malgrĂ© ce contexte de crise sĂ©curitaire dans le Sanmatenga car ne dit-on pas que quel que soit ce qui vous arrive, il ne faut jamais baisser les bras.

KAYAINFO : La SNC Bobo 2023, 20e édition est prévue pour se dérouler du 29 avril au 6 mai 2023. Quel regard portez-vous sur cette grande manifestation cultuelle du Burkina, aprÚs le SIAO et le FESPOACO ?

Je loue vraiment l’initiative de la tenue effective de la SNC Bobo 2023. Je salue l’engagement des premiĂšres autoritĂ©s de notre pays qui n’ont mĂ©nagĂ© aucun effort pour la tenue effective de cette fĂȘte de la culture BurkinabĂš malgrĂ© les diffĂ©rents reports. Le fait de tenir ce biennal de la culture, est une preuve tangible que nos autoritĂ©s sont rĂ©silientes.

KAYAINFO : Y’a-t-il des artistes du Sanmatenga qui vont y participer ?

Oui nous avons la participation des artistes du Sanmatenga Ă  la SNC Bobo 2023. Nous participons avec la troupe traditionnelle RelwindĂ© Naaba Koom de TangpoorĂ© de Korsimoro en instrumental. C’est une musique qui se rĂ©sume en son de guitare appelĂ© KundĂ© et quelques instruments traditionnels. Il y’a aussi dans la catĂ©gorie lutte traditionnelle avec 5 participants.

KAYAINFO : Quel est l’Ă©tat des lieux des prĂ©paratifs de vos artistes ?

Oui, on peut le dire ainsi mĂȘme si on dit qu’un artiste n’est jamais prĂȘt si ce n’est le jour J. Nous avons effectuĂ© deux missions Ă  Korsimoro pour constater de visu les entraĂźnements de la troupe, mais nous pouvons dire que ça va. En tout cas nos Ă©quipes sont prĂȘtes. Nous comptons suivre les entrainements de nos reprĂ©sentants jusqu’au jour J. de la SNC.

KAYAINFO : Avez-vous une idée sur le catalogue de la derniÚre participation des artistes du Sanmatenga à la SNC Bobo ?

Tout Ă  fait, je peux citer la Troupe Namanegbzanga de RakĂšta Kargougou qui avait participĂ© Ă  plusieurs reprises Ă  la SNC. Cette troupe a fait son temps en reprĂ©sentant la province du Sanmatenga dans les grandes rencontres culturelles. Enfin, nous avions eu Ă  son temps une participation d’une dame en Art culinaire et d’autres dans la lutte traditionnelle.

KAYAINFO : Au regard du contexte de notre pays, n’y a-t-il pas mieux d’innover ce biennal de la culture ?

Tout Ă  fait, il faut vraiment innover avec ce contexte sĂ©curitaire difficile de notre pays. Chez nous dans le Sanmatenga, beaucoup d’artistes ont fui et abandonnĂ© leurs instruments d’artistes. J’exhorte le comitĂ© qui est chargĂ© de sĂ©lectionner les meilleurs artistes de chaque province Ă  tenir compte du contexte du pays et de chaque zone. Si nous prenons le cas des artistes de Pissila et de Barsalgho, il est difficile pour un rĂ©pĂ©titeur d’aller entraĂźner ces troupes sur ces terrains. Sinon, actuellement, comme je vous le disais, c’est la troupe TangpoorĂ© de Korsimoro qui a sauvĂ© l’honneur de la province du Sanmatenga.

KAYAINFO: Que devient la troupe Namanegbzanga de Rakieta Kargougou ?

La troupe Namanegbzanga de RakĂšta Kargougou se porte bien. Les diffĂ©rents acteurs et la fondatrice sont lĂ . Cependant, la troupe vit ces derniers temps des difficultĂ©s de fonctionnement dont le poids de l’Ăąge de RakĂšta Kargougou, le fait qu’elle a fait le pĂšlerinage Ă  la Mecque, le fait qu’elle est pratiquement la seule qui tient de fonctionnement de sa troupe. MalgrĂ© ces situations Ă©conomiques financiĂšres et sociales difficiles, nous avons tenu Ă  l’encourager pour qu’elle reste pour encadrer les touts petits. La troupe a besoin d’une organisation. La troupe a besoin de papiers officiels. Actuellement, il y’a un jeune du nom de Raogo qui a pris la relĂšve, amis avec quel moyen ? Pourtant, la troupe Namanegbzanga a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© sacrĂ©e 5 fois laurĂ©ats Ă  la SNC. Elle mĂ©rite plus que ça.

KAYAINFO : Zoom sur l’association Graine de GĂ©nie : parlez-nous de cette association.

L’association Graine de GĂ©nie est une association dont les actions sont basĂ©es sur les activitĂ©s de prestation de services notamment dans le volet thĂ©Ăątre forum et thĂ©Ăątre participatif. Lorsque l’on prend le thĂ©Ăątre participatif, c’est une activitĂ© de production qui intervient dans le contexte sĂ©curitaire difficile que nous traversons actuellement. Cependant, le thĂ©Ăątre forum met l’accent sur la sensibilisation des maux qui minent la sociĂ©tĂ©. Nous profitons du micro de KAYAINFO pour dire merci au Fonds de DĂ©veloppement Culturel et Touristique (FDCT) qui a reconnu nos mĂ©rites en nous accordant un appui financier pour former 10 troupes dont 5 en thĂ©Ăątre et 5 en danse.

KAYAINFO : Quelles sont les difficultés que font face les artistes du Sanmatenga ?

Les difficultĂ©s des artistes de la province du Sanmatenga sont diverses. Il y’a premiĂšrement, l’absence d’infrastructures adaptĂ©es. Dans toute la commune de Kaya, il n’existe pas un cadre de rĂ©pĂ©tition pour les artistes. Il n’y a que la maison des jeunes qui fonctionne Ă  peine. DeuxiĂšmement, il n’y a pas une solidaritĂ© et une cohĂ©sion entre les artistes d’ici. Les activitĂ©s culturelles ne sont pas soudĂ©es. Chaque artiste Ă©volue seul. Ils sont nombreux ces artistes chez nous qui ne comprennent pas l’importance de fĂ©dĂ©rer les Ă©nergies pour viser l’excellence. Il y’a la FĂ©dĂ©ration Nationale de la Culture, qui regroupe plusieurs filiĂšres. Il faut que les artistes s’organisent autour de cette FĂ©dĂ©ration. Et troisiĂšmement, beaucoup ont fait sortir des singles, malheureusement, ils ne les ont pas dĂ©clarĂ© Ă  BBDA. On sent ici un manque de professionnalisme de nos artistes. Mais, nous y travaillons pour renverser la tendance.

KAYAINFO : Quel est votre mot de fin ?

Je tiens Ă  dire merci Ă  KAYAINFO pour cet Ă©lan de dĂ©couvrir la culture de la province du Sanmatenga et du Centre-Nord. Je rĂ©itĂšre mes remerciements aux premiĂšres autoritĂ©s de la culture qui ont pensĂ© intĂ©grer les DP (Directeurs Provinciaux) en charge de la culture dans cette 20e Ă©dition de la SNC Bobo 2023. Je salue le Ministre pour cette grandeur d’esprit. Merci aussi aux autoritĂ©s de la province du Sanmatenga pour leur disponibilitĂ© Ă  accompagner la culture de la province.

Interview réalisée et retranscrite par Madi OUEDRAOGO KAYAINFO

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