Burkina Faso : Que sont devenus les 40.000 logements sociaux ?
Crédit photos : Images d’illustration tirées du Net.
On ne finira jamais de le rappeler assez. Le foncier, c’est une bombe, non plus latente, mais belle et bien patente, depuis un certain temps, au Burkina Faso.
Et pour vous en rendre compte, il vous suffit juste de faire cas du foncier pour voir les réactions que cela suscitera autour de vous. En zone rurale ou en zone urbaine, chaque zone, vit et gère différemment ses difficultés vis-à-vis du foncier.
Ceci dit, je voudrais m’appesantir sur la zone urbaine et plus précisément, parler ou rappeler de la question des 40.000 logements sociaux. Que sont-ils justement devenus ? Disons-le tout de suite : je fais partie de celles et de ceux qui avaient fait foi aux propos des dirigeants d’antan. C’était donc avec joie et espoir que cette initiative de l’époque du Président Roch Marc Christian Kaboré avait été accueillie ; initiative qui avait d’ailleurs été brièvement expérimentée en 2012.
De quoi s’agissait-il au juste ?
En 2017, le Président d’alors, Roch Marc Christian Kaboré, avait lancé, le programme de 40.000 logements sociaux. Plusieurs Burkinabè furent enthousiasmés à l’idée doublée d’un espoir de disposer d’un toit pour un minimum de dignité et de survie. Je ne parle pas de bien-être ou de de sérénité. Premier obstacle : il fallait débourser 2.000 Francs CFA. Les inscriptions étaient possibles en ligne ou physiquement dans les mairies. Je faisais ou disons, je fais partie des oies….
L’attente fut longue. Dieudonné Maurice Bonané fut son temps à la tête du Ministère en charge de l’Habitat et de l’Urbanisme. Maître Bénéwendé Stanislas Sankara prit sa place. On vit en lui, le révolutionnaire qui nous apporterait un ouf…..de soulagement.
Effectivement un ouf est venu un jeudi 23 décembre 2021 ; mais c’était un ouf de dépit. En effet, et selon le journal Bendré, Maître Bénéwendé Stanislas Sankara, alors ministre en charge du Développement urbain, de l’Habitat et de la Ville, en s’exprimant sur le programme de construction de 40.000 logements sociaux, reconnaîtra que ce programme était « un échec. ». Le journal précisera que selon le ministre, sur les 40.000 logements sociaux attendus, seulement 6.000 avaient été réalisés ; le taux d’exécution étant d’environ 15% en cette fin décembre 2021. On y apprend également que 208.000 personnes avaient déboursé 416.000.000 de Francs CFA pour s’y inscrire.
Et depuis lors ? Plus rien. En tout cas pas à ma connaissance.
Que sont donc devenus ces 40.000 logements sociaux ? Ou du moins que sont devenus nos 2.000 Francs CFA individuels ? Ou du moins que sont devenus mes 2.000 Francs CFA ? Je ne saurais le dire. Et surtout qu’on ne m’oppose pas l’insignifiance d’une somme de 2.000 Francs CFA pour susciter une interpellation. Autre chose : certes, je ne suis pas un économiste, mais je suis sûr qu’une somme de 2.000 Francs CFA de 2017 vaut mieux qu’une somme de 2.000 Francs CFA de 2022. Donc, qu’on ne me propose surtout pas de me rembourser. Et le préjudice moral que j’ai enduré, où le place-t-on donc ? Bref…Trop de questions dans un pays aux multiples urgences.
En attendant, nous sommes aujourd’hui, mercredi, le 23 novembre 2022.
Que Dieu veuille et veille.
Que Allah nous garde et nous guide.
Texte : Hama Hamidou DICKO
