Célébration du 8 mars 2024 dans le Centre-Nord :« Cette année, un hommage sera rendu aux femmes victimes d’accident mortel à Yilou en 1976 », dixitBinta SAWADOGO, Présidente de l’AFLDS

Binta SAWADOGO) SAWADOGO, Présidente de l’Association des Femmes Leaders pour le Développement du Sanmatenga, Consultante à Kaya Info

A l‘instar de la journée internationale du 8 mars, l’équipe de Kaya Info a eu à entretenir avec madame Binta Sawadogo, Présidente de l’Association des Femmes Leaders pour le Développement du Sanmatenga (AFLDS), par ailleurs consultante sur les questions de femmes et de genre à Kaya Info. Cette célébration est placée sous le thème : « Promotion de l’entreprenariat communautaire : quelle contribution des femmes » au compte de la région du Centre-Nord. C’était ce jeudi, 7 mars 2024 au siège de Kaya Info à 8h30. Lisez plutôt !!!

KAYAINFO : Quelle est l’activité principale que vous menez pendant ces temps lorsqu’il fait jour ?

Binta SAWADOGO : Pendant la journée, je mène des activités sociales et le bien-être de la famille. Durant la journée d’hier (mercredi, 6 mars 2024), j’ai amené une femme déplacée au centre de l’Association Nakoglebzanga des Artisans du Sanmatenga qui veut se lancer dans le tissage et teinture. Et dans le cadre du 8 mars, il faut que chaque femme soit économiquement bien posée et être autonome.  Également dans la journée d’hier au environ 15h, avec la vigilance de madame Saibata Sawadogo, une dame leader et professeure, nous sommes allées dans un lycée privé de la place pour plaider afin qu’on puisse permettre à une fille élève de participer à la composition du trimestre car elle n’avait pas pu payer ses frais de scolarité alors qu’elle est candidate au baccalauréat 2024. Voici un peu mon quotidien lorsqu’il fait jour.

KAYAINFO : Au regard de cette journée internationale qui se tiendra le vendredi, 8 mars, que représente cette journée pour vous en tant que femme leader du Sanmatenga ?

Binta SAWADOGO : Quand on parle de 8 mars, on parle de la femme parce que ce thème international signifie investir dans la femme et accélérer le rythme du développement. J’invite toutes les femmes de la province du Sanmatenga à mener une réflexion au sein de leurs foyers pendant cette journée du 8 mars. C’est dans cette perspective que la coordination des femmes du Sanmatenga et du Centre – Nord a dressé un chronogramme d’activités qui rentre dans le cadre de cette journée de commémoration telles que la salubrité, le nettoyage des centres de santé, un don de sang, un mariage collectif, une conférence thématique. Ce qui permettra à la femme de participer à la résolution des problèmes qui minent la gente féminine.

 KAYAINFO : Qu’est – ce qui est prévu comme programme spécifique à Kaya cette année ?

Binta SAWADOGO : Comme je viens de le souligner, dans le programme, les femmes vont aller dans les CSPS pour le nettoyage. La coordination des femmes du Sanmatenga en collaboration avec la direction régionale de la santé ont organisé à l’avance une visite médicale pour la détection du cancer du col de l’utérus. Cette visite est organisée dans le but d’aider les femmes qui pouvaient avoir ce mal et qui ne pouvaient pas se soigner dans les centres de santé de le faire. Il y aura d’autres activités telles que des panels où les femmes vont exprimer leurs besoins afin que le gouvernement et les organisations féminines puissent mettre l’accent sur la sensibilisation et l’éducation au profit de la femme.

KAYAINFO : Au regard de ce contexte sécuritaire difficile au Burkina, ne pensez-vous pas qu’il est mieux de célébrer cette journée autrement ?

Binta SAWADOGO : Le mouvement « célébrons le 8 mars autrement » au Burkina Faso est déjà dans cette dynamique depuis un certain temps. Cette année dans le Centre – Nord, il sera célébré autrement.  On se rappelle que nous avons commencé à célébrer le 8 mars depuis 1976 lorsque ces femmes qui quittaient Kongoussi pour aller à Ouaga dans le but de parler de l’éducation, l’accès de la femme à l’éducation grâce à un projet de l’UNESCO ont été victimes d’un accident mortel. Et cette année, nous allons commémorer ces femmes et dresser un mausolée au nom de ces femmes. Je lance un appel dans toutes les localités du pays d’entamer le même rythme qu’il faut célébrer le 8 mars autrement et non faire la fête comme les femmes en avaient l’habitude.

KAYAINFO : Quel message avez-vous à l’endroit des jeunes femmes/filles ?

Binta SAWADOGO : Pour lutter contre la pauvreté de la femme, il faut que celle-ci soit au-devant du développement. La femme doit faire partie et être dans les différentes sphères de décision pour la revendication et le respect de ses droits. Car on aime dire souvent que : « si on fait quelque chose pour toi, sache que ça peut être contre toi-même. » Pour les jeunes filles, je leur conseille de poser la balle à terre, d’écouter et de respecter les parents et les aînées.

KAYAINFO : Quel est votre mot de fin ?

Binta SAWADOGO : Pour mon mot de fin, je souhaite une bonne fête à toutes et à tous et qu’au Burkina Faso on puisse célébrer ce 8 mars autrement. Cela sera une preuve que la question de la femme soit plus considérée et que la pauvreté soient réduites. 

                           Interview réalisé par Youba OUEDRAOGO (Stagiaire)