Contribution à l’effort de guerre : Les tisserands du village de Rimkilga (Commune de Pissila-Sanmatenga) n’attendent pas les gros moyens

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Depuis l’avènement au pouvoir du Capitaine Ibrahim Traoré ,  l’espoir renaît malgré la pression des groupes armés terroristes. Pour rendre plus efficace la lutte contre le terrorisme qui endeuille le pays depuis des années,  un fond patriotique a été lancé.  Cette contribution à l’effort de guerre concerne tous les burkinabé de l’intérieur comme de l’extérieur,  tous secteurs confondus. Ce mercredi 26 avril 2023, dans le village de Rimkilga,  commune de Pissila, province du Sanmatenga dans le Centre-Nord,  des tisserands ont fait parler leurs cœurs en contribuant à l’effort de guerre.

Il est demandé aux populations de contribuer à la lutte contre le terrorisme à travers le fond de soutien patriotique. En effet, des contributions de toutes natures ont été enregistrées depuis le lancement de ce fond de soutien. Des centaines de FCFA à des millions de FCFA,  chacun contribue selon ses moyens sans distinction de classe sociale, d’appartenance ethnique et religieuse. 

A Rimkilga , village de la commune de Pissila, des tisserands ont fait parler leurs cœurs. Nous avons été témoin de ce collecte de fond.

«Prenez notre  modeste somme pour transmettre aux autorités de la transition.  Dites leur que nous sommes de cœur avec elles et que nous leur adressons toutes nos bénédictions.  Notre travaille n’est pas aussi rentable que ça,  mais chacun apporte ce dont il est capable.  Voilà pourquoi,  nous, tisserands de ce village avons décidé de donner ces 5 000F pour soutenir l’effort de guerre. C’est petit,  mais on peut payer des bics pour enregistrer les grands dons.», a affirmé l’octogénaire porte-parole du groupe.

Visiblement,  l’engagement se lie sur les visages de ces tisserands, quand on mesure leur souffrance par rapport à leur revenu. Il faut être optimiste et déterminé pour émettre l’idée d’un sacrifice pareil.

«Sans la paix,  nous ne pouvons rien faire.  Si le pays retrouve sa quiétude,  nous aurons beaucoup de marcher car rien ne fonctionne bien actuellement.  Avant, on était trop chargé avec les commandes.», ajoute le vieux Ouédraogo.

Tout comme ces tisserands,  ils sont nombreux ces personnes qui contribuent avec leur moyen de bord même s’ils peinent à joindre les deux doigts.  Cela prouve que les soutiens ne sont pas seulement l’apanage des citadins, ni des richards.  Ceux des campagnes suivent l’actualité et s’engagent selon les réalités qu’ils vivent.

Certaines activités du monde rural méritent notre attention en vue de leur pérennisation. Dans la tradition moaga, le pagne traditionnellement tissé a des grandes utilités en dehors de son prix de vente. Dans les événements malheureux comme la mort, les funérailles et aussi pendant les moments de réjouissance populaires comme le  »Kiougou », le  »dassandaaga » et autres.

Les vertus du pagne tissé

Dans les rites coutumiers, il est incontournable.  «Les parents de la fille affirment être prêt après s’être procuré de ce pagne qui accompagne le mariage des filles. Dans les événements malheureux comme les décès, le défunt est habillé dans des vêtements traditionnels  tissés par ces tisserands en famille mossis. Il faut donc préserver cet art.», a soutenu un ancien tisserand frappé par le poids de l’âge.

Néanmoins, les pratiquants de ce métier souhaitent son évolution avec les moyens modernes.  «Ceux qui ne sont pas rapides peuvent faire trois à quatre jours pour couper un pagne qui se vend entre 3500 à 4500F l’unité.», ont-ils déploré. L’autre souci pour ces artistes, c’est comment avoir les files, si on sait que les femmes qui autrefois étaient chargées de veiller sur sa production sont préoccupées par autres choses qu’elles voient plus rentable.

La reconquête du territoire est l’affaire de tous les burkinabés et l’engagement des citoyens en dit long. A défaut de soutenir par des moyens matériels ou financiers, d’autres citoyens consacrent leur prière pour un retour de la paix. Aucun sacrifice n’est de trop, a coutume d’affirmer le Chef de l’État.

                                       Bédaré OUEDRAOGO KAYAINFO

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