Grand entretien du Capitaine Ibrahim Traoré (Président de la Transition Burkina Faso): Mon rêve pour la justice Burkinabè…

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Le Capitaine Ibrahim Traoré, Président de la Transition du Burkina a accordé un grand entretien, le tout premier d’ailleurs à la presse nationale. C’était le jeudi 02 février 2023 à Ouagadougou. Il était face aux journalistes Ruth Bini Ouattara de la RTB Télé et de Soumaila Rabo de Savane Médias. La diffusion a eu lieu le vendredi 03 février 2023 sur les deux groupes de médias à 20h30. Au cours des échanges sur la vie de la nation, nous avons choisi de faire un zoom sur deux questions majeures, à savoir la lutte contre la corruption et la question de justice. Lisez !

Par Madi OUEDRAOGO

Plateau d’entretien animé par les journalistes Ruth Bini Ouattara de la RTB Télé et Soumaila Rabo de Savane Médias

Carte blanche à l’ASCE-LC de faire son travail

Sur la question de la lutte contre la corruption au Pays des Hommes intègres, son Excellence Ibrahim Traoré, Chef de l’Etat se veut claire : « La lutte contre la corruption est engagée et ça va aller jusqu’au bout. »

« Comme je l’ai toujours dit, c’est la gouvernance qui est la source de tous nos problèmes. Aujourd’hui, avec l’élan de la jeunesse, on ne peut plus se permettre d’une certaine chose. Donc, il y va de choix que nous laissons  carte blanche à l’ASCE-LC de faire son travail. Et même la Présidence est auditionnée. Nous tous on a couru pour nous mettre à jour sur les taxes et tout. La justice est complétement libre. Il y a des arrestations qui ont lieu. On cherche à comprendre souvent parce qu’ils vont très vite. Mais, ils ont la carte blanche.  Ça ne va pas s’arrêter maintenant. Ce n’est que le début. Il faut reconnaitre qu’il y a assez de problèmes. Ils m’ont envoyé un lot de rapports que je lis de temps en temps. La lutte contre la corruption est engagée et ça va aller jusqu’au bout. Sinon, ce n’est pas ciblé comme d’autres le disent. C’est tout le monde. Toutes les institutions vont être visitées. Partout où il y a des malversations, on va demander aux gens de rembourser un peu. C’est pour ça que nous avons lors du conseil des ministres, pu créer une agence pour pouvoir gérer ces biens saisis. Je pense qu’on pourra aussi rattraper beaucoup de chose et assainir la gouvernance, faire des réformes nécessaires pour que la situation puisse changer, qu’on n’arrive pas à l’avenir à se retrouver dans les mêmes travers. »

Employer les prisonniers dans des travaux d’intérêt communautaires

En outre, le Chef de l’Etat a évoqué sa vision pour une justice basée sur les valeurs endogènes du Burkina. « Mon rêve, c’est qu’ils puissent créer un type de justice basé sur nos valeurs traditionnelles. »

Le Capitaine Ibrahim Traoré, Chef de l’Etat : « Je souhaite que les peines de ces gens qui sont dans les prisons, hors mis les criminels dangereux, qu’on puisse les utiliser dans des travaux d’intérêt publics »

« Il faut dire que plusieurs reformes sont en cours. Je pense que ça va faire l’objet d’un cadre de concertation dans beaucoup de domaines. Il faut qu’on puisse reformer et changer beaucoup de pratiques pour ceux qui vont  prendre les relais. Parlant de la justice, je disais donc que  le CSM (Conseil supérieur de la magistrature) et de l’ordre des Avocats que j’ai rencontrés dernièrement. Je veux qu’ils puissent  créer un autre type de justice ici au Burkina et non une justice prise ailleurs, une justice basée sur nos réalités, sur nos traditions (…) Dans ce contexte, pour des gens condamnés dans des maisons d’arrêt, il y a un programme de production qu’on veut mettre en place où l’armée interviendra. Je souhaite que les peines de ces gens qui sont dans les prisons, hors mis les criminels dangereux, qu’on puisse les utiliser dans des travaux d’intérêt publics. Car le Burkina est un Etat qui n’est pas construit d’abord. Il faut qu’on construise notre pays. Il faut qu’on mange à notre faim.  Je ne vois pas bien qu’on condamne des gens. On les dépose et on les nourrit. Ça nous permettra  de les faire travailler  dans les champs communautaires qu’on va créer pour produire pour les autres et permettre de faire d’autres travaux notamment les infrastructures, l’assainissement. Et qu’après celui qui a un bon comportement, qui a appris un métier, qu’on puisse faire sa réinsertion sociale. C’est ça mon rêve pour la justice. »

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