KAYA : INTERSOS et UNHCR ont outillé les autorités administratives, les acteurs de médias, les FDS et les OSC sur la protection des personnes affectées par les conflits
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Inoussa Kaboré, SGR du Centre-Nord ( milieu)
Un atelier de formation a eu lieu le lundi 28 au mardi 29 novembre 2022 à l’hôtel Pacific de Kaya grâce à l’initiative de l’ONG INTERSOS en partenariat avec UNHCR. La formation a porté sur le projet « Protection des personnes affectées par les conflits et renforcement de la cohésion sociale dans la région du Centre – Nord » dont les bénéficiaires sont les autorités administratives, les acteurs des médias, les FDS et les OSC.
« Protection des personnes affectées par les conflits et renforcement de la cohésion sociale dans la région du Centre – Nord » Voici l’intitulé du projet piloté par l’ONG INTERSOS en partenariat avec UNHCR dans la perspective de contribuer à la promotion des droits humains dans le contexte sécuritaire délétère du Burkina en général et de la région du Centre- Nord en particulier. L’objectif de cet atelier, selon les organisateurs est de renforcer les capacités des autorités administratives, les acteurs des médias, les FDS et les OSC du Centre – Nord. Dans l’entame de la cérémonie d’ouverture qui a été présidée par Inoussa Kaboré, Secrétaire général (SG) du Gouvernorat de Kaya, les participants ont suivi quelques allocutions. Il a rappelé le contexte sécuritaire difficile du fait des attaques et des ultimatums données par les groupes armés. « A la date du 30 septembre 2022, la région du Centre – Nord compte 46 343 personnes déplacées internes (PDI) selon le Conseil National de Secours d’Urgences et de Réhabilitation (CONASUR). », a indiqué Inoussa Kaboré, avant de saluer l’initiative de INTERSOS et de UNHCR pour leurs efforts d’outiller les acteurs du Centre –Nord sur le respect des droits humains et la vulgarisation de la convention de Kampala. Pour ce faire, plusieurs communications ont marqué cet atelier de formation à Kaya. Au premier jour du lundi 28 novembre 2022, les participants venus des trois provinces que sont le Bam, le Namentenga et le Sanmatenga, 6 modules ont été livrés au profit des participants. Il s’agit des modules sur «Connaissance de base: définitions classiques des droits humains », « Problématique et principes des droits humains », exposés par Isaie BAMOGO, Directeur régional des Droits humains, de la promotion de la citoyennetéet de la paix de la région du Centre – Nord. Et Mme Ouédraogo/ Gnoumou C. Natacha, Conseillère en Droits humains à la Direction régionale des Droits humains du Centre – Nord qui a abordé les sessions suivantes « Instruments juridiques internationaux : Déclaration universelle des droits de l’homme », « Instruments juridiques régionaux et nationaux en lien avec les droits humains » Des questions de compréhension et des échanges ont permis aux participants et aux facilitateurs d’apporter des éléments de réponses assez satisfaisantes.
Une vue des participants à l’atelier
« Comprendre au mieux les instruments juridiques et les protections des droits des personnes vulnérables »
La deuxième journée du mardi 29 novembre 2022 a porté essentiellement sur les deux modules restants tenus en haleine par d’abord Mme Emma Cohoun Josselyne, chargée de la protection à UNHCR Bureau de Kaya. Son module a porté sur « Convention de Kampala : Dispositions et principales caractéristiques, opérationnalisation de la convention » Selon la rencontre des chefs d’Etat à Kampala a permis de mettre en œuvre la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées internes des pays victimes de la crise sécuritaire dont le Burkina Faso. «La convention de Kampala a été adoptée par le sommet spécial de l’union, tenu le 22 Octobre 2009 (Ouganda)», à en croire Mme Emma Cohoun Josselyne. Quant au 8e module qui a porté sur « Dispositions légales en matière de violation des droits humains », il a été exposé par Me Wendassida Gaston ZAONGO, Premier substitut du procureur au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Kaya.
La cérémonie de clôture a été présidée par Adama Jean – Yves Béré, Haut commissaire du Bam (milieu en blanc) représentant le Gouverneur
Des questions et des échanges ont permis aux participants de comprendre au mieux les instruments juridiques et la protection des droits des personnes vulnérables, comme l’a dit Adama Jean – Yves Béré, Haut – commissaire de la province du Bam. La cérémonie de clôture a marqué la fin des deux jours de formation et de renforcement des compétences des autorités administratives, des acteurs de médias, FDS et OSC sur la protection des personnes affectées par les conflits ainsi que sur le contenu de la Convention de Kampala.
Par Madi OUEDRAOGO
Réactions de participants et facilitateurs
Yenouyaba Madiéga, Point focal ONG INTERSOS Kaya
« INTERSOS est une ONG humanitaire qui intervient dans les situations de conflits et de catastrophes naturelles »
INTERSOS est une ONG humanitaire qui intervient dans les situations de conflits et de catastrophes naturelles. Egalement, c’est une ONG qui apporte une assistance aux personnes déplacées internes affectées par les conflits, les catastrophes. Ici, au Burkina Faso, INTERSOS a commencé ses interventions dans la région du Centre – nord. Actuellement, nous sommes dans 9 régions y compris le Centre – Nord. Il faut dire qu’au Centre – Nord, INTERSOS travaille en partenariat avec le Haut – commissariat des Nations -Unies pour les réfugiés (UNHCR). Ici, nous avons un projet de protection des personnes affectées par les conflits et également nous œuvrons pour le renforcement de la cohésion sociale. Comme zone de couverture, nous couvrons toutes les 3 provinces du Centre – Nord. Nous sommes dans 26 communes au Centre – Nord. Nous travaillons également avec des structures communautaires qui nous appuient sur la mise en œuvre de nos actions sur le terrain. L’atelier de formation que nous avons organisé est l’une de nos activités sur la promotion des droits humains en partenariat avec la Direction régionale des droits humains du Centre – Nord au profit des autorités administratives, des acteurs de médias, des FDS et des OSC. L’objectif, c’est d’outiller ces acteurs dans le respect des droits humains, sur la protection des personnes déplacées internes.
Adama Jean Yves Bété, Haut – commissaire du Bam
« Je suis totalement satisfait de la formation »
Comme vous le savez, depuis un certain temps, près d’une dizaine d’année, le Burkina vit une crise sécuritaire sans précédent qui entraine le déplacement de populations. Donc, c’est l’occasion pour nous d’échanger autour de l’arsenal juridique et institutionnel de protection et de promotion des droits humains des personnes vulnérables. Pour cela, il faut que nous, en tant qu’autorités administratives, nous puissions être au parfum de tout ce qu’il y’a comme dispositifs juridiques pour gère les personnes déplacées internes. Cet atelier nous a permis de renforcer nos capacités en matière de gestion et de protection des PDI être pouvoir nous accorder sur certaines façon de faire vont aller dans le sens de préserver les droits des personnes vulnérables. Je suis totalement satisfait de la formation. Je peux dire que les organisateurs de cet atelier ont eu une clairvoyance que c’était vraiment nécessaire de renforcer les capacités en matière de gestion des PDI dans nos différentes localités.
Isaie Bamogo, DR Droits Humains, de la promotion de la citoyenneté et de la paix Centre –Nord et Facilitateur de l’atelier
« Nous attendons des participants la prise en compte des droits humains dans leurs procédures »
A la faveur de l’initiative de HCR et de son partenaire INTERSOS, nous avons pu réunir les autorités administratives, des acteurs des médias, les FDS et les OSC pour échanger sur la question des droits humains, plus spécifiquement sur la Convention de Kampala dans le contexte de défis sécuritaire et de la crise humanitaire que nous vivons dans notre pays. Cet atelier nous a permis de développer certains modules en lien avec les droits humains pour qu’on ait une bonne compréhension. Parce ce qu’aujourd’hui, avec ce contexte de crise, si on n’apporte pas une importance sur les droits humains, il y’aura beaucoup d’atteinte et de violation des droits humains Comme nous sommes des acteurs du domaine, il nous appartient de prendre des mesures, de réfléchir sur des voies et moyens pour renforcer nos actions sur le terrain. Et de façon spécifique, nous avons échangé sur la Convention de Kampala. C’est de voir comment est – ce que nous pouvons avoir comme mesure de protection et d’accompagnement des PDI dans ce contexte difficile que nous vivons. Nous attendons des participants la pise en compte des droits humains dans leur procédure, leurs actions internes pour le bien-être des populations. Certes, ce sont des choses qui se font, mais, avec beaucoup lus d’explication concernant les droits humains, je pense qu’ils peuvent renforcer leur façon de faire en prenant en compte la question de la vulnérabilité (…) Ce qui permettra aux acteurs de mieux protéger les droits humains et protéger les populations.
Dieudonné Diasso, Préfet et PDS de Tougouri
« Au retour, nous allons essayer de mettre en application cette convention »
Je trouve que c’est une très bonne formation. Elle est la bienvenue. Cet atelier a été consacré sur la convention de Kampala, le renforcement des capacités des autorités administratives. J’ai appris vraiment beaucoup de chose surtout sur cette convention où des actions étaient posées sans savoir sur quoi faut – il s’appuyer pour éclairer les gens. C’est vraiment édifiant. , on a appris beaucoup sur les droits humains, surtout sur les personnes déplacées. Au retour, nous allons essayer de mettre en application cette convention qui encadre vraiment la gestion des personnes déplacées internes.
Propos recueillis par Madi OUEDRAOGO