KAYA : La SOGOB a sensibilisé les autorités locales sur la nécessité d’accorder un intérêt particulier à la promotion des droits et services de la santé sexuelle et reproductive dans le Centre-Nord
Dans le cadre des activités du « Projet Sauver La Vie », avec financement Pathfinder International, la Société des Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB) a organisé une journée de plaidoyer dans la région du Centre-Nord auprès des autorités locales sur la mobilisation des ressources endogènes pour améliorer l’accès des femmes et jeunes filles aux services d’interruption sécurisée de la grossesse selon la loi au Burkina. C’était le jeudi 30 mars 2023 dans la salle de conférence de l’auberge du 11 Décembre à Kaya. Les participants au nombre de 30 sont venus de Kongoussi, de Boulsa, de Boussouma et de Kaya.
Une photo de famille pour la postérité, après la cérémonie d’ouverture
« Une journée de plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources endogènes pour soutenir la promotion des droits et santé sexuelle et reproductive des femmes», Voici, en résumé le contenu de la journée de plaidoyer auprès des autorités locales de la région. On pouvait identifier les responsables des délégations spéciales, des Directions Régionales, Provinciales, des hommes de droits de la région du Centre-Nord.
Inoussa KABORE, SGR (milieu), représentant monsieur le Gouverneur du Centre-Nord, a présidé la cérémonie d’ouverture
Après la cérémonie d’ouverture, présidée par Inoussa KABORE, Secrétaire Général de la région du Centre-Nord (SGR), représentant Monsieur le Gouverneur de ladite région, les participants ont suivi deux communications dont une portant sur la présentation de la SOGOB : son organisation, sa politique, ses valeurs, sa vision, sa mission et ses axes stratégiques ainsi que son « Projet sauver la vie » (PSLV) dans lequel s’inscrit cette activité et dont le Centre-Nord est bénéficiaire. Par la suite, une seconde communication a été animée par l’Expert Bélélé Joseph IDO, alors modérateur de la journée de plaidoyer.
Sa communication a porté d’abord sur la présentation de la SOGOB, sa politique, ses valeurs, sa vision, sa mission et ses axes stratégiques. Et ensuite, il a présenté le projet intitulé « Projet sauver la vie » (PSLV) dont le Centre-Nord est bénéficiaire. En outre, Bélélé Joseph IDO, a axé sa présentation sur les statistiques relatives aux grossesses précoces et non désirées.
N. Léonard DABIRE, secrétaire exécutif de la SOGOB, invite les autorités locales du Centre-Nord a accordé un intérêt particulier à la question des DSSR
Le modérateur a ainsi évoqué les types d’avortements dont les avortements clandestins les plus problématiques et leurs conséquences. Pour parer aux multiples conséquences, et éviter que cela demeure la principale cause de la mortalité maternelle au Burkina, des solutions existent et autorisées par la loi, mais malheureusement encore méconnues des populations et même de certains prestataires de santé et de droit. Il s’agit notamment de l’interruption sécurisée de la grossesse selon la loi (ISG/SL) au Burkina. Pour Léonard N. DABIRE, Secrétaire exécutif de la Société des Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB) : « Cette rencontre a pour objectif de répondre en avance aux problèmes des Violences Basées sur le Genre (VBG) que nos sœurs, nos femmes et nos filles subissent dans la région».
« C’est la raison principale pour laquelle nous avons voulu demander à ce que ces acteurs des collectivités puissent accorder un peu plus d’intérêt à la question des droits sexuels et reproductifs des femmes dans leurs plans d’intervention ou dans leurs budgets», a indiqué le secrétaire exécutif de la SOGOB.
Un appel est donc lancé aux acteurs clés de la région, de favoriser et de mener des activités de sensibilisation qui peuvent être inscrites dans leurs plans d’action ou dans leurs lignes budgétaires afin d’adresser cette problématique qui prend de l’ampleur, et surtout touche plus les personnes déplacées internes (PDI). Les attentes de cette rencontre sont diverses selon Mr. DABIRE. Il s’agit entre autres de « faire la restitution de nos sollicitations auprès des responsables de structures qui n’ont pas pu faire le déplacement, de défendre cette question quand l’occasion se présente lors des sessions, de s’organiser pour favoriser le travail des OSC en lien avec la thématique ».
Ramatou BALBONE/BOUDA, Juge au Tribunal de grande instance (TGI) de Kaya, particpe pour la première à cette journér de plaidoyer
Pour Ramatou BALBONE/BOUDA, Juge au Tribunal de grande instance (TGI) de Kaya : « Pour la première fois que j’assiste à une telle rencontre, je retiens que c’est instructif parce ce que cela permet aux gens de comprendre que l’avortement est légalisé, qu’il y’a des conditions dans lesquelles l’avortement peut se faire. Il est prévu dans le code pénal ». A l’en croire, ces genres de rencontres doivent s’étendre au niveau des personnes déplacées internes car elles vivent souvent des situations assez difficiles surtout les femmes.
Dr Olivier ZOMBRE, Médecin chef du district (MCD) sanitaire de Boussouma, d’apprécier à son tour l’initiative de la SOGOB
Et Dr Olivier ZOMBRE, Médecin chef du district (MCD) sanitaire de Boussouma, d’apprécier à son tour l’initiative de la SOGOB d’organiser cette rencontre de Plaidoyer en faveur de l’interruption sécurisée de la grossesse selon la loi (ISG/SL). « Aujourd’hui, il y’a des dispositions légales qui permettent de pratiquer des interruptions sécurisées de la grossesse par les agents de santé. Cela par l’autorisation du procureur du Faso. Il suffit que l’intéressé signale rapidement dans les 14 semaines qui suivent ». Selon le MCD de Boussouma, l’intéressé peut passer par la dénonciation au niveau des instances judiciaires dans les meilleurs délais, et sera pris en charge de la façon la plus efficace et légale.
En rappel, ce projet dénommé « Projet sauver la vie » (PSLV), financé par Pathfinder International en partenariat avec l’Ambassade des Pays-Bas au Burkina Faso vise à « renforcer l’engagement des autorités locales, des leaders communautaires et OSC en faveur de l’accès des femmes aux services d’avortement sécurisé ».
Madi OUEDRAOGO KAYAINFO