Mévente des légumes :Le constat à « Zoetb yar », le yar des déplacés du quartier de Bangrin de Kaya

0

Le contexte sécuritaire du Burkina Faso a affecté les quotidiens des citoyens si bien les secteurs comme le commerce est affecté, rendant les produits comestibles un peu chers. Pour en savoir davantage nous avons réalisé un reportage sur la vente des légumes au marché de fortune du quartier Bangrin, au secteur 6 de Kaya. C’était, le mardi, 05 mars 2024 au yar communément appelé « Zoetb yar », le yar des déplacés. Nous nous réservons de citer les noms des villages de ces déplacées au regard du contexte national.

Il est 13H 15 au quartier Bangrin au secteur 6 de la ville Kaya, ce mardi, 5 mars 2024. Nous arrivons à bord de notre engin à deux roues au yar du quartier, communément appelé « Zoetb yar », le yar des déplacés du quartier de Bangrin de Kaya. Ce petit marché est situé non loin du marché de bétail de Kaya. La particularité de ce marché de fortune, c’est qu’il est animé en grande partie par les femmes déplacées internes de Kaya qui vendent des condiments.Notre première interlocutrice Fatimata Dicko, déplacée résidente au secteur 06 de Kaya plus précisément à Bangrin. Elle a étalé ses condiments sous un neemier non loin de la voix qui mène à Barsalgho.  Dans ses propos, elle laisse entendre qu’elle vend des légumes pour survenir à ses besoins de famille tels s’occuper de ses enfants afin qu’ils puissent manger à leur faim. Elle explique qu’à l’heure elle rencontre des difficultés au sein de son commerce et cela est dû à la mévente de ses produits. « Actuellement, le marché est lent. Cela s’explique par le contexte de crise humanitaire que traverse notre région. », justifie-t-elle dans un air triste.

Morosité du marché de légumes

Ensuite, toujours sous cet arbre, nous accotons Mamounata Sawadogo, femme déplacée de Kaya et vendeuse de légumes dans ce petit yar. Devant elle, nous observons des choux, des oignons, des aubergines, des épices. Selon elle, le marché est morose de nos jours car les clients se font rare. De nombreux problèmes qui nuisent le développement de leur activité notamment la mévente et le coût élevé des produits. Elle a même lancé un appel au Ministère de l’agriculture de vulgariser les basfonds rizicoles dans les localités au profits des femmes déplacées.

Après ces deux interlocutrices sous le neemier, nous nous déportons du côté droit vers les enclos du marché de bétail. Là, nous interrogeons Aminata Ouédraogo, la trentaine bien sonnée, nous accueille avec un léger sourire. Elle nous fait comprendre qu’il n y’a pas de marché pour le moment car ce marché de légume est inondé. « Actuellement, comme il n’y a pas de travail, toutes les femmes se sont lancées dans la vente des condiments. », ajoute-t-il. Elle laisse entendre que leurs produits restent chez eux pendant une longue durée. Elle précise que la mévente se lie également à l’absences des mesures de conservations des légumes. Dame Aminata explique dans la même lancée que ses prédécesseurs sur les difficultés liées au coût élevé des produits. Selon elle c’est ce qui fait qu’il y a plus de perte que de bénéfices.

Enfin, Rasmata Sawadogo, cliente au marché de légumes. Dans ses propos, elle lance un appel aux autorités locales de toujours continuer à appuyer les femmes déplacées pour le développement de leur activité de commerce de légumes afin qu’elle puisse sortir de la mendicité et à s’auto employer. « C’est cela qu’elles pourront contribuer à éradiquer certains problèmes comme la misère, la pauvreté et la faim. », précise-t-elle.  Après ce constat que nous avons pu réaliser, les vendeuses de légumes ont tenu à remercier toute l’équipe de Kaya Info pour les avoir permis de s’exprimer sur leurs réalités de commerce de légumes. Ainsi, l’on retient que la mévente des légumes est une réalité dans ce yar car nous n’avons pas rencontré assez de clients tout au long de notre reportage. Ce qui témoigne que la situation mérite une réflexion afin de trouver des solutions pour ces vendeuses de condiments dans la ville de Kaya.

                                                        Youba OUEDRAOGO (Stagiaire)

Laisser un commentaire