RESPECT DES MESURES RESTRICTIVES AU CENTRE-NORD : le constat à Kaya ( Vente-achat de carburant et circulation d’engins grosses cylindrées)
Une vue de la station G.OIL Kaya, sortie route de Dori
Le jeudi 9 Février 2023, une équipe de KAYAINFO a fait une tournée sur la RN3 pour faire le constat sur le respect des mesures de restriction du Gouverneur de la région du Centre-Nord dont le communiqué a été signé le 23 janvier dernier, régulant la circulation des engins à grosse cylindrée et la vente et l’achat de carburant dans la région. Reportage!
Par Ayouba OUEDRAOGO et Nématou OUEDRAOGO
Il est 7 h 40 mn lorsque nous quittons notre siège. Cinq minutes après, nous sommes arrivés à la station G.OIL, située au secteur 6, à la sortie, sur la route de Dori. Après avoir ravitaillé notre moto de marque «Sirius» en carburant, nous nous sommes approchés aux pompistes du jour qui ont eu de la réticence à répondre dans notre micro. Elles nous ont donc indiqué d’aller vers la gérante de la station. Nous nous tournons à nouveau vers la gérante. Il s’agit de Guéourata Sawadogo, sous gérante de la station G.OIL Kaya, située au carrefour de la RN3 à la sortie vers Dori. Après plusieurs hésitations et avec l’autorisation de sa hiérarchie, elle finit par nous décrire le constat en ces termes : « On constate que les gens respectent la mesure prise par le gouverneur parce que depuis que nous sommes informés, on ne voit plus les grosses motos. Seulement ce sont des FDS et les VDP qui viennent avec les grosses motos. Avec eux, on ne peut pas les refuser car c’est eux qui sécurisent notre pays. Mais malgré ça on prend leurs cartes professionnelles et on enregistre leur noms, prénoms, l’heure, la quantité et le numéro de la CNIB. Pour les bidons et les futs, on ne sert pas sans un papier d’autorisation. » Après notre échange avec Guéourata nous nous sommes rendus à la station RADA PÉTROLIÈRE à Sandaogo pour mieux nous imprégner de la situation. Nous sommes toujours au secteur 6 de Kaya.
Guéourata Sawadogo, sous gérante de la station G.OIL Kaya
«Plus de grosse moto, même les bidons de 20 L, les futs et même les petites bouteilles et autres ne sont plus servis»
Là, notre interlocuteur est Patrice Sawadogo, gérant de la station RADA PÉTROLIÈRE. Nous lui oosins la question de savoir si la mesure de restriction du Gouverneur est respectée. Il nous répond : « Lorsque la mesure a été prise, nous avons commencé son application en même temps. Plus de grosse moto, même les bidons de 20 L, les futs et même les petites bouteilles et autres ne sont plus servis. Au début beaucoup venaient nous mettre la pression mais il n’a pas été question de céder. Nous sommes restés stricts sur les décisions prises. »
Même les Forces de Défense et de Sécurité, l’équipe de Patrice sert avec prudence et précaution : « Les FDS et les VDP sont servis en conformité des mesures prises. » Et d’insister en ces termes : « même si tu viens en tenue de FDS ou VDP, si tu n’as pas de carte professionnelle ou une autorisation venant des autorités compétentes, tu ne seras pas servis. Au contraire, tu seras dénoncé si nous te remarquons un peu bizarre. Mais, si tu remplis les conditions, nous enregistrons tes références et celles de l’engin, l’heure, et la quantité servie. Nous cachetons là-dessus pour authentifier. »
Aussi, il a conclu que même en circulation en dehors des FDS et VDP il ne voit plus les grosses motos circuler. Dans le but de vérifier ses propos, nous avons marqué un arrêt au niveau du carrefour Sandaogo mais nous n’avons pas constaté la présence de ces motos de grosses cylindrées en circulation. Tous les usagers que nous avons vu sont sur des petites motos.
Une prise d’engins roulant au carrefour de Sandaogo, près de la station RADA PÉTROLIÈRE
« Nous servons les motos taxi mais pas plus de 2000 FCFA par jour. Pour être sûr on enregistre l’immatriculation de l’engin»
Il était déjà 8 h 25 mn et nous avons poursuivi notre reportage à la station SOGEL-B, non loin des rails, à proximité de l’hôtel Pacific de Kaya. Arrivés, nous avons été indiqué d’approcher la gérante de ladite station. Elle s’appelle Awa Dianda. Elle nous décrit le respect des mesures ainsi : « Dans les deux jours le marché a baissé puisqu’avec les engins autorisés, les gens mettent tout au plus 2000 FCFA. Mais en temps de crise, nous n’avons pas le choix on assume parce que sans la sécurité on ne peut rien faire. »
Contrairement aux autres stations précédentes, ici il t’a des cas de grosses cylindrées. La gérante nous en dit plus : « Les gens continuent de venir avec les grosses motos mais on ne les sert pas. Au niveau des carrefours, on voit des gens circuler toujours avec ces motos mais ils sont très peu. » Par rapport aux FDS et VDP, elle a affirmé faire la même chose comme son collègue de RADA PÉTROLIÈRE avant de nous signifier que même entre gérants de stations la mesure est respectée. Pour ceux qui n’ont pas encore compris ou qui ignore, Zwa Dianda, use ses talents de sensibilisatrice en les appellant à se conformer car notre survie en dépend aussi : « Ils n’ont qu’à comprendre que c’est pour notre bien et pour le bien du pays que le gouvernement a pris cette décision. » Un conducteur de tricycle qui venait de se faire servir nous étouffe avec sa fumée toxique. La gérante nous explique que les conducteurs de tricycle passent leur temps à se plaindre car ils n’ont plus droit que 2000 FCFA d’essence par jour : « Nous servons les motos taxi mais pas plus de 2000 FCFA par jour. Pour être sûr on enregistre l’immatriculation de l’engin. C’est pour our ça ils se plaignent.»
Une vue de la station SOGEL-B de Kaya, côté Hôtel Pacific
L’étape suivante de notre reportage nous a conduit à la station OTAM située sur la RN3 au quartier Bangansom, vers le péage à la sortie vers Ouagadougou. Les clients avançaient en rang sous m lorsque nous tendons notre micro à Narcisse Ouédraogo, pompiste de ladite station qui apprécie les mesures en ces termes : « Pour moi, la décision du gouverneur est la bienvenue au regard de la situation actuelle du pays. »
Et d’ajouter :« À notre niveau, on respecte. Mais il y a des clients qui ipassent leur temps à nous indexer. Nous leur fasons comprendre qu’il faut une autorisation pour se faire servir. Malgré tout, des gens continuent de venir faire palabre avec nous mais on est toujours sur notre position. » Étant sur un carrefour, il explique que de temps en temps,il constatent la circulation de grosses cylindrées. « Mais, je crois que se sont les FDS et les VDP», indique-t-il. Tout comme les autres gérants, Narcisse Ouédraogo a insisté que depuis l’ouverture de leur station en mars 2022, ils ne sert pas le carburant dans les futs.
Aussi, les taxi-motos sont servis à plus de trois mille francs sur présentation d’une autorisation signée par des autorités compétentes : « On sert les taxi-motos même s’ils n’ont pas de papier d’autorisation mais, pas plus de 3 000 Francs. Nous leur exigeons en ce moment une autorisation. » Par ailleurs, il appelle les autorités à durcir encore plus le ton et à verifier l’applicabilité des mesures restrictives dans la région du Centre-Nord.
Narcisse Ouédraogo, Pompiste à la station OTAM sur la RN3, soritie vers Ouaga
«Les taxis motos continuent toujours de circuler mais dans la journée »
Il est maintenant 9h 20 mn, nous décidons de rebrousser chemin. Sur la RN3, en cours de chemin, nous nous sommes arrêtés pour prendre mot avec une vendeuse riveraine. Il s’agit de dame Fatimata Ouédraogo, vendeuse d’attiéké. Sur la question de restriction de mesures, elle nous a confié ainsi : « Depuis que le gouverneur a pris cette mesure, je ne vois plus des gens circuler avec les grosses motos. Maintenant, ils ont tous arrêté, même en voulant circuler avec ces motos ce n’est plus possible puisqu’il est interdit de leur servir le carburant dans les stations. Les taxis motos continuent toujours de circuler mais dans la journée. »
Désiré Sawadogo, mécanicien au secteur n°4 sur la RN3 à Kaya, non loin deu maquis Wapassi de Kaya
Plus loin, nous avons fait escale chez Désiré Sawadogo, mécanicien au secteur n°4 à côté du maquis Wapassi, toujours sur la RN3. Pour lui, même si des gens continuaient à circuler avec ces engins, il s’abstiendra toujours de les réparer : « Il y a longtemps je ne vois plus les grosses motos circuler. Pour les taxis motos oui. Même si je les voyais je n’oserai pas les réparer si n’est qu’après la levée de ces décisions malgré que je n’ai plus assez de marché. » Il conclut en formulant ses vœux de cohésion et de solidarité en ces mots : « Nous souhaitons l’entente et la solidarité entre les citoyens pour que la paix revienne au pays. »