Sécurité  routière : Kaya en quête de feux tricolores

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Le déplacement massif des populations (ndlr : SP/CONASUR du 31 mai 2023, avec 316 265 personnes déplacées internes) vers la ville de Kaya du fait des exactions des groupes armés terroristes a accentué le risque des accidents de la circulation dans la cité des cuirs et peaux. A titre illustratif, selon les chiffres livrés par le Capitaine Balem-Wendé Elie Kabré, commandant de la 7e Compagnie de la Brigade des Sapeurs-pompiers de Kaya, de janvier à octobre 2023, la commune de Kaya a enregistré 367 accidents de circulation, soit 68,73% sur un total de 605 victimes de son essor territorial. Conséquences, le nombre d’accidents de la circulation ne fait que grimper de jour en jour, en dépit des actions de sensibilisation menées au quotidien par les autorités administratives et ses partenaires au profit des populations-hôtes et Personnes déplacées internes (PDI). Reportage !

Un jeune bénévole en action de réguler la circulation

« Aider les usagers dans la circulation routière ». Voici une phrase avec laquelle nous nous sommes réveillés ce jeudi 10 octobre 2023 dans la « cité du Cuir et des brochettes au Koura-Koura » de Kaya. Cette idée plane dans nos esprits depuis un certain temps jusqu’au jour où nous avons assisté avec amertume à un accident mortel de la circulation au carrefour, sis à un jet de pierre du Service de la Douane de Kaya. Ce drame nous amène à interpeller les autorités compétentes à redoubler d’efforts en matière de sensibilisation et d’installations de feux tricolores dans les points stratégiques de la ville de kaya bondée de Personnes déplacées internes (PDI), à travers notre plume. Nous enfourchons notre engin en direction du Centre-ville. Arrivé au carrefour de la station SOGELB, nous prenons  la direction du carrefour (ndlr : sans feux-tricolores) qui fait face au siège d’une Banque de la place. C’est un croisement de la route qui mène jusqu’à l’axe du marché de poulets.

Source : Photo archives BNSP : 17 novembre 2022

Il est 06h15mn. Notre première escale se fait à ces lieux où nous trouvons des jeunes habillés en gilets réflectorisés de couleur vert-orange. Ils placent les  cônes de balisages de part et d‘autre du carrefour. La circulation commence à être dense à cette heure  de point où les élèves et les travailleurs sont en train de rejoindre respectivement les structures scolaires et les services. Nous tendons notre micro à Aboul Ganiou Yabao, notre premier interlocuteur sur ces lieux. Il est un jeune de 22 ans environ, élancé et mince, il travaille dans une structure bénévole qui contribue à améliorer la circulation dans la ville de Kaya dénommée Bénévole sécurité routière (BERES). Il s’empresse de nous répondre en ces termes : « Nous sommes là pour réguler la circulation, car nous avons constaté qu’il y a trop d’accidents  à Kaya. La principale cause est que les gens circulent très mal ici». Selon Aboul Ganiou, il y a des usagers qui respectent leurs consignes, mais la grande majorité refuse catégoriquement. « Lorsqu’ils arrivent, ils foncent seulement», regrette-t-il.

Un ouf de soulagement

Pour en savoir davantage, nous interrogeons quelques usagers qui sont en circulation. Juchée sur son vélo, Aminata Ouédraogo, élève en classe de 1reD au lycée provincial Moussa Kargougou, apprécie positivement ces jeunes qui réglementent la circulation à Kaya, en ce sens que cela permet d’éviter les accidents de la circulation.Même son de cloche pour sa camarade Thérèse Ouédraogo. Vêtue d’une tenue scolaire d’une chemise bleue et d’une jupe noire, sur son vélo, l’élève de la classe de Terminale A4 au lycée municipal de Kaya (LMK) félicite Aboul Ganiou pour le travail abattu au quotidien. « Je suis fière de les voir en activité de régulation de la circulation », précise-t-elle. Un peu en forme, elle nous adresse d‘abord un large sourire, mais elle est un peu stressée en voyant notre micro.

Thérèse Ouédraogo, élève en classe de Terminale A4 au LMK apprécie l’initiative

Néanmoins, elle fait un effort. Thérèse emboite les mêmes pas que sa camarade Aminata. Dans les vrombissements de moteurs, nous accostons Aziz Yabré qui est sur sa moto. Il est éducateur de petite enfance à Kaya. Sans gêne, notre interlocuteur réagit sur la question de l’initiative des jeunes: « Belle initiative ! Ces jeunes sont en train d’abattre un travail formidable. Vous voyez, sur ce carrefour, il y a de sérieux problèmes de circulation. Il n’y a pas de feux – tricolores, les panneaux de stop qui y sont, les gens ne les respectent pas. Depuis qu’ils sont là, on remarque que la circulation est vraiment fluide » Tous ces usagers que nous avons interrogé lancent le même message aux usagers : « Il faut que les gens acceptent se soumettre aux règles et consignes de circulation de ces jeunes volontaires car ils contribuent à sauver des vies à Kaya. » Nous poursuivons notre reportage au niveau du carrefour situé à proximité du cathédrale de Kaya communément appelé « carrefour Notre Dame ».

Il est 06h45mn. Là, même constat ! Pas de feux tricolores dans ce carrefour jugé assez dangereux pour les usagers. Nous trouvons une autre équipe de 4 jeunes habillés en gilets réflectorisés, munis de leurs sifflets, des panneaux mobiles de stop, des baguettes lumineux et les cônes de balisages étaient déjà installés. Voici, les matériels qu’ils utilisent pour travailler.  Nous nous soumettons aux mêmes consignes comme tout bon usager de la circulation. Au coup de sifflet, nous démarrons et nous bifurquons à droite pour aller nous garer à côté. Nous observons la scène. Au fur et à mesure que les usagers passent, la circulation est de plus en plus dense.

Travail de sensibilisation

Nous interceptons un premier usager qui s’arrête net devant nous, au bord de la route. Nous interrogeons Madi Ouédraogo, un orpailleur de son état. Il est sur sa moto. Il laisse entendre : « Nous apprécions ce qu’ils font. C’est vraiment bien. » Pour lui, beaucoup de gens ignorent le code de la route et les règles de la circulation, « surtout les PDI qui sont avec nous. » Selon lui, il faut continuer à les sensibiliser davantage. Pour Joël Ouédraogo, soudeur à Kaya, lui aussi emboite les mêmes propos que Madi en insistant sur la sensibilisation. Car à l’en croire, il y a toujours des récalcitrants qui continuent de brûler les stop, les feux – tricolores et ne respectent pas ces jeunes qui font un travail formidable de régulation de la circulation à Kaya. Si on se réfère aux statistiques données par le Capitaine Balem-Wendé Elie Kabré, Commandant de la 7e compagnie de la Brigade des sapeurs – pompiers de Kaya, la situation de l’insécurité routière est assez alarmante  dans la ville de Kaya. « Le constat que nous faisons c’est que la sécurité routière est assez préoccupante à Kaya. Avec les statistiques annuelles de nos interventions (ndlr: plus de détails, consulter les tableaux de statistique de 2020 à 2023), on se rend compte que les chiffres s’augmentent. De janvier à octobre 2023, nous avons enregistré 367 accidents de circulation soit 68,73% sur un total de 605 victimes. En 2022,  de janvier à décembre, notre service a enregistré 404 accidents de circulation sur un total de 832 victimes soit 58,38%. En 2021, la 7e compagnie de la Brigade des sapeurs-pompiers de Kaya a noté 286 accidents de circulation sur un total de 537 victimes soit 56,19%. Et en 2020, nous avons enregistré 569 victimes dont 310 accidents de circulation avec un pourcentage de 56,67%.»

Le Capitaine Balem-Wendé Elie Kabré, Commandant de la 7e compagnie de la Brigade des sapeurs – pompiers de Kaya

Au regard de ces chiffres qui s’accroissent depuis 2022, le commandant de la 7e compagnie de Kaya invite les usagers à respecter scrupuleusement le code de la route car comme on le dit, « la route tue ». Par ailleurs, il apprécie positivement la collaboration franche qui existe entre le BERES et la 7e compagnie. Il a alors encouragé le promoteur à plus d’engagement dans la quête de la sécurité routière à Kaya afin de renverser la tendance. (Insertion des tableaux de statique 7e compagnie de Kaya : 2022 et 2023).

Statistiques annuelles de 2022

Statistiques annuelles de 2023

Du carrefour de la cathédrale, nous mettons le cap sur le carrefour de la Douane qualifié de « carrefour de la mort », selon certains riverains. « Il y a trop d’accidents mortels qui sont enregistrés sur ce carrefour. », nous lance une voie d’un vieux sage qui donne son témoignage en étant dans la circulation.  Il est 07h04mn. Ce carrefour est situé sur l’axe Kaya – Pibaoré (RN15), route de Boulsa et la RN3, route de Dori, à quelques 100 m de la porte de la Direction régionale de la Douane de Kaya. Même scénario, nous respectons les consignes données par les jeunes bénévoles qui sont au nombre de quatre (04) placés dans ce carrefour. Par ailleurs, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Samuel Sawadogo (ndlr : Un des initiateurs de l’idée de réguler la circulation à Kaya) et  son équipe rencontrent des difficultés notamment celles liées à l’équipement des jeunes et à leur prise en charge. Aussi, autre difficulté, il y a bon nombre d’usagers qui sabotent leur travail. Il y en a qui, non seulement ne respectent pas les consignes, mais grave, sur le plan sécuritaire, ils agressent verbalement les agents sur le terrain. Mais, Samuel et son équipe demeurent stoïques : «Nous, on ne se décourage pas. C’est de l’énergie pour nous. On va persévérer jusqu’à notre objectif qui est d’aider les usagers à bien circuler dans la ville de Kaya.», renchérie le promoteur du permis de conduire. Nous sommes éblouis de voir que bon nombre d’usagers surtout les déplacés internes ignorent le code de la route. Cependant, « il y’en a parmi les personnes hôtes qui font exprès. Ils connaissent les consignes, mais, ils refusent d’obtempérer. Ils te disent qu’ils ne s’arrêtent pas.», nous souffle un jeune de l’équipe.

Samuel Sawadogo, Président de BERES, en action

Nous observons Samuel Sawadogo, qui se sent obligé d’arrêter certaines personnes pour les sensibiliser et les expliquer le travail que son équipe fait dans les grands axes de la ville de Kaya. Samuel Sawadogo, un jeune soucieux du développent de la province du Sanmatenga a pris l’engament d’apporter sa pierre à la sécurité routière dans la ville de Kaya. Il est le président de cette structure dénommée Association Bénévole sécurité routière (BERES), crée en début octobre 2023. Samuel est par ailleurs responsable/formateur de l’auto-école Nakelintouba dont le siège est basé à  Kaya. C’est une association à but non lucratif comme son nom l’indique et est reconnu par l’autorité compétente de la province pour l’intérêt public. Nous lui posons la question de savoir d’où est née cette idée de réguler la circulation à Kaya? Samuel répond sans hésiter : « Je suis avant tout un promoteur du permis de conduire à Kaya. Je travaille dans le domaine de la sécurité routière. J’ai fait le constat amer que l’insécurité routière est devenu plus préoccupante dans la ville de Kaya. Les choses se sont aggravées avec l’arrivée des déplacés internes au regard de l’insécurité dans la région. J’ai alors décidé dans l’immédiat avec des amis, d’aider à faciliter la circulation de ces personnes qui ignorent pour la majorité le code de la route et même les riverains n’en savent pas. »

Intégrer l’éducation au code de la route à l’école

Pour lui, l’objectif principal est d’aider les usagers dans la circulation routière en particulier dans la province du Sanmatenga  et dans les centres urbains du Centre-Nord en général. Il va plus loin en soulignant que sa vision pour la ville de Kaya est de contribuer à la fluidité de la circulation à Kaya et de minimiser au maximum les accidents de circulation. Qui sont ceux qui travaillent avec lui ? Ce sont des amis, des jeunes volontaires de la ville qui sont soucieux de la sécurité routière à Kaya. Parmi eux nous avons interrogé Amadou Hama Ba, l’un des collaborateurs de Samuel Sawadogo. Il est du même avis que son président car si des actions fortes ne sont pas engagées au plus vite, « Nous pourrons assister un jour à des situations compliquées dans la circulation. », lance-t-il avant d’invite les usagers à suivre les instructions et les consignes des agents de BERES qui sont sur les grands axes car « la route, quand nous l’empruntons elle nous parle».

Notre interlocuteur Amadou Hama est optimiste car pour lui, « avec le temps, beaucoup d’usagers de la ville de Kaya commenceront à comprendre la notion de sécurité routière. » C’est le cas d’Aminata Sawadogo, étudiante en Mathématiques – Physique – Chimie – Informatique (MPCI) au Centre universitaire de Kaya (CUK) qui espère que ces actions des jeunes vont porter fruits dans les jours et mois à venir. Bien voilée, dame Aminata est sur son vélo. Malgré tout, elle respecte les consignes tout comme les autres qui sont sur leurs motos et dans leurs voitures. « Avec la présence de ces jeunes bénévoles, je suis rassurée que les accidents vont diminuer. », conclut-elle. Nous retrouvons Adama Yabao, Assistant d’éducateur au Collège d’enseignement général (CEG) de Kouim – Kouli de Kaya. Selon lui «  Ils abattent un travail énorme sur les grands axes de la ville de Kaya. Avec leur arrivée beaucoup d’usagers sont conscientisés. Ces jeunes contribuent à modérer la circulation. Je les encourage à continuer dans cette lancée. »

Adama Yabao, Assistant d’éducation au CEG de Kouim-Kouli de Kaya invite les autorités à intégrer le code de la route à l’école

A en croire cet éducateur, il faut intégrer l’enseignement du code de la route à l’école comme une discipline à part entière. Dans son établissement, notre éducateur a laissé entendre qu’il contribue aussi à sensibiliser les jeunes scolaires sur les notions du code de la route. «Nous leur expliquons comment traverser la route ? Comment circuler sur la route ? Et surtout comment se protéger et protéger les autres usagers ? », Indique-t-il avant d’ajouter : « Même si on est prêché, il faut penser  à sa vie, à sa santé ». Nous sommes toujours sur le carrefour considéré comme le plus dangereux de la ville de Kaya. Ainsi, nous interceptons Wendatta Ouédraogo, un confrère de Radio Zama Fm de Kaya qui confirme cet état de fait. Ce journaliste est connu à Kaya à travers ses émissions et reportages sur les questions de sensibilisation notamment la sécurité routière qu’il traite au quotidien au profit des usagers de la route de Kaya diffusées exclusivement en langue nationale mooré. Selon ce dernier, ces jeunes abattent un travail formidable pour sauver des vies. Tout comme ses prédécesseurs, il lance un appel aux autorités communales à réagir rapidement pour installer des feux – tricolores dans ce carrefour afin de minimiser au maximum les accidents mortels. En rappel, ces jeunes bénévoles utilisent leur stratégie en ciblant les heures de pointes afin d’aider les usagers à circuler aisément. Ces heures sont de 06H30 à 08H les matins et les après – midi de 16H30 à 18H00.

Des projets de sécurité routière

Au regard de la situation assez critique en matière de sécurité routière, plusieurs actions sont déjà en cours afin de contribuer à minimiser les dégâts liés à l’insécurité routière dans la ville de Kaya en particulier et dans la région du Centre -Nord en général. Pour en savoir davantage, nous avons interrogé d’abord Baly Frédéric Batiana, Commandant de la Police municipale de Kaya (ndlr : à son service, situé en face de la mairie de Kaya, côté Ouest). Pour lui « Nous avons pris le temps de sensibiliser les usagers sur la sécurité routière. Chaque année, nous prenons au moins deux (02) mois pour ça (janvier -février)». Ainsi, le souhait du Commandant est que le promoteur de BERES qui a pris la belle initiative d’aider les usagers de la ville de Kaya à mieux circuler à travailler en symbiose avec toutes les forces de sécurité de la ville en passant par la Police nationale, la Gendarmerie nationale, les Sapeurs-pompiers et la Police municipale qui jouent aussi un rôle capital dans la sécurité routière.

Baly Frédéric Batiana, Commandant de la Police municipale de Kaya

En échangeant avec le Commandant de la Police municipal de Kaya, il ressort qu’il y a bien d’autres actions que son institution a menées, en collaboration avec les autres forces de sécurité et la Direction régionale des transports du Centre-Nord notamment la sensibilisation avec les personnes déplacées internes de la ville et les émissions radiophoniques. Ensuite, nous nous déportons à la Direction régionale des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière  du Centre-Nord, située au Sud-Est du marché de bétail du secteur 6 de Kaya pour un entretien avec son premier responsable. Il a ouvert ses portes pour nous accueillir chaleureusement. Pour Arouna Ouédraogo : « Nous menons des actions de sensibilisation en collaboration avec les autres acteurs de la sécurité routière au profit des personnes déplacées internes et même hôtes de la ville de Kaya. On a pu faire 10 sorties cette année 2023 dans la ville de Kaya, au niveau des sites des personnes déplacées. Nous avons ciblé cette frange de la population pour les accompagner à maîtriser les règles de circulation et le code de la route. Car ces gens ont beaucoup de difficultés pour se déplacer en ville au regard de leur situation de vulnérabilité.»

Arouna Ouédraogo, Directeur régional des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière du Centre-Nord

 A en croire le Directeur régional des Transports du Centre -Nord, Arouna Ouédraogo, plusieurs plans de travail seront ficelés avec l’association BERES qui est un partenaire de la Direction régionale des Transports au profit des usagers de la circulation à Kaya afin de faciliter la mobilité urbaine dans la région: l’intensification des sensibilisations, les émissions radiophoniques et Web média, les formations à l’endroit des déplacés internes et les personnes hôtes ainsi que des élèves des établissements scolaires de la ville de Kaya. Avant de terminer notre entretien, Arouna Ouédraogo, fait quelques recommandations qui se résument en ces termes : «Il appartient à tout un chacun d’adopter un comportement responsable sur la route, se protéger et protéger les autres notamment le port des casques pour les usagers à motocyclettes et le port de la ceinture de sécurité pour les conducteurs.» C’est en mobilisant l’ensemble de ces bons comportements que «nous allons contribuer à réduire significativement les risques liés aux accidents de circulation dans notre région», conclut-il. Au moment où nous mettons sous presse ces éléments de notre reportage, nous apprenons que des actions ont déjà été prises par l’autorité pour la fixation des poteaux des feux – tricolores dans un certain nombre de carrefours de la ville de Kaya.

Madi OUEDRAOGO KAYAINFO       

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