SITUATION SECURITAIRE : La pièce théâtrale WOGYAM de Kaya joue sa partition pour la paix
Une vue de quelques membres de la troupe WOGYAM
Le contexte d’insécurité au Burkina Faso a fait de milliers de victimes et de déplacés internes. Pour arriver à bout de cette guerre, chacun a sa partition à jouer. Cette question de contribution patriotique a amené ces jeunes de Kaya à constituer une pièce théâtrale afin d’apporter leur pierre édificatrice pour un retour rapide à une paix durable. C’est ainsi qu’à la date du 9 décembre 2022, la troupe dénommée WOGYAM a monté une scène de sensibilisation sur les violences basées sur le genre (VBG), à la place du site des PDI secteur 5.
Créée en mai dernier, la troupe WOGYAM est constituée d’une quinzaine de jeunes basée à Kaya, chef-lieu de la région du Centre – Nord dont le siège est au secteur 6. Son objectif principal est d’amener aux victimes et personnes déplacés internes (PDI) à une cohésion, une insertion sociale et un paisible vivre ensemble. Selon Rasmata Sawadogo, actrice de la troupe : « nous avons constitué cette pièce il y a six mois de cela. Nous menons des activités de sensibilisation aux PDI sur la santé, l’hygiène, la cohésion et l’insertion sociale, le vivre ensemble, la circulation routière et autres.»
Rasmata Sawadogo, actrice de la pièce
La troupe est indépendante et fonctionne sur ses propres fonds mais n’ayant pas de source de revenue, appelle à toute bonne volonté, à toute ONG, à toute institution ou à toute structure à un appui technique et financier pour pouvoir mener à bien leurs activités de soutien aux personnes vulnérables de la ville de Kaya. A en croire Moustapha Nané, représentant du responsable de la troupe théâtrale WOGYAM: « A part l’appui que nous avons eu de l’UNFPA qui est d’ailleurs à sa dernière phase, nous cotisons pour le fonctionnement de la pièce. Nous implorons donc à toute bonne volonté de nous tendre son appui »
Moustapha Nané, représentant du responsable de la troupe WOGYAM
Parlant de l’UNFPA, c’est la 1ère fois que cette troupe ait un appui dans la réalisation de leurs activités, à en croire une des acteurs Rasmata Sawadogo : « Pour la première fois nous avons eu un appui venant de l’ONG UNFPA dans le cadre de ses 16 jours d’activisme et de sensibilisation. Nous sommes à notre dernière prestation théâtrale avec cette pièce qui porte sue le mariage forcé et précoce des enfants.»
Cette troupe qui, à travers ses spectacles fait passer des messages de sensibilisation que le public cible admire tant. Après ce spectacle, nous avons approché quelques spectateurs qui ont accepté donner leurs avis. Pour Oumou Maiga : « Ils sont venus faire du théâtre pour nous démontrer les enjeux des mariages précoces et/ou forcés des enfants surtout les filles. Nous sommes très contents.»
Omou Maiga, l’une des spectatrices
Et Bibata Zabré renchérie en ces termes: « Ils sont venus nous ouvrir l’esprit sur ce que nous et nos maris ignoraient. A travers cette scène, ils comprendront et changeront. Nous exhortons les bonnes volontés à accompagner ces initiateurs afin qu’ils puissent continuer à nous sensibiliser de cette manière émulatrice car c’est la seule bonne façon de faire comprendre facilement et rapidement.» EtFati Sawadogo conclue : « A travers ce théâtre nous avons compris à quel point le mariage précoce et/ou forcé est nuisible pour nos enfants surtout les filles »
Cette initiative est à saluer et en même temps ça nous interpelle que chacun de nous doit contribuer à sa manière pour le retour de la paix au Burkina.
Par Ayouba OUEDRAOGO
