SOGOB :Une visite d’échanges avec quatre (4) opposants aux DSSR à Kaya et à Boussouma

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La Société des Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB) effectue des visites d’échanges vers quatre personnes à Kaya et à Boussouma pour une reconnaissance et une adhésion aux bienfaits et avantages des Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR). L’activité a eu lieu du 20 au 21 septembre 2023 à Kaya et à Boussouma, province du Sanmatenga, région du Centre-Nord. La mission de la SOGOB était d’associer les bénéficiaires de ces activités de plaidoyer et de formation en CVTA de l’An I et II, pour aller vers quatre (4) opposants des DSSR.

Le projet « Sauver la Vie » est à sa troisième phase de mise en œuvre dans la région du Centre-Nord avec le composant plaidoyer dont la Société des Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB) est porteuse avec l’appui financier de Pathfinder. Depuis le début du projet  jusqu’à maintenant, diverses activités ont été conduites au profit de plusieurs bénéficiaires provenant de divers horizons. Des activités de formation en Clarification des Valeurs et Transformation d’Attitudes (CVTA) à l’endroits de diverses personnes de l’écosystème des acteurs de l’ISG/SL, des activités sensibilisation via les émissions interactives dans les radios communautaires, des activités de plaidoyer à l’endroit des autorités administrative, coutumière, religieuse, communale et personnes ressources d’une grande influence en faveur d’une mobilisation de ressources endogènes pour soutenir la promotion des Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR).

Pour ce faire, il était donc opportun en cette troisième phase, d’accorder une importance capitale à cette catégorie d’acteurs qui, malgré les efforts consentis, demeurent hostiles aux Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (DSSR). Sur la base des sensibilisations conduites localement par les membres de la task force, une identification des opposants est faite progressivement et traité dans une approche de négociation en l’occurrence celle individualisée à l’endroit de quatre (4) personnes présupposées opposants aux DSSR et identifiées localement à Kaya et à Boussouma.

Voilà pourquoi une mission de la SOGOB a été dépêchée du 20 au 21 septembre 2023 pour échanger avec les bénéficiaires de ces activités de plaidoyer et de formation en CVTA de l’An I et II, à l’endroit des opposants. Les résultats de ces sorties révèlent des réalités en conformité avec les hypothèses émises au début, à savoir que l’analphabétisme, la sous-information et l’attachement à une mauvaise interprétation des valeurs sociales et religieuses expliqueraient les oppositions aux DSSR. Les oppositions se manifestent par des attitudes consistant à ne pas admettre les services et soins de santé de la reproduction et de la santé sexuelle ainsi que leurs avantages.

Ainsi, des hommes et des femmes ont été touchés sur la question. Et dans les discussions, il est ressorti à plusieurs moments, le poids de l’éduction sociale, culturelle et religieuse qui empêche certains à admettre des pratiques médicales comme l’interruption sécurisée de la grossesse. Nous avons interrogé cette dame dont nous taisons l’identité qui s’exprime en ces termes : « Moi, je ne suis pas allée loin à l’école, et je n’ai pas eu la chance de comprendre autre chose de la médecine. Tout ce que je sais vient de mon éducation, de la religion que je pratique. J’ai depuis lors dans ma tête que l’avortement est interdit ». Toujours à Kaya, nous interrogeons un homme qui justifie son opposition aux DSSR et s’illustre par un refus catégorique de l’ISG/SL. Pour lui, les femmes infidèles recourent à l’alibi du viol pour bénéficier de cette solution afin de ne pas subir les sanctions de la société.

A Boussouma, deux frères, tous analphabètes dénoncent l’égalité entre les sexes et refusent catégoriquement qu’une femme face recours à l’avortement pour quelques raisons que ce soit, car selon eux : « une grossesse est avant tout une volonté de Dieu, et personne n’a le droit l’interrompre ». Donc, pour eux, il n’est pas question de détruire ce que les deux ont mis du temps pour avoir, car souvent c’est suite à des incantations que certaines grossesses surviennent.

L’équipe de la SOGOB, accompagnée de deux bénéficiaires formés en gestion des oppositions à Kaya et à Boussouma, a saisi l’opportunité pour sensibiliser davantage ces opposants et leur donner des preuves qui expliquéraient le recours à l’ISG/SL et d’autres arguments pour changer leur perception de la femme.  Au terme de ces échanges, il ressort que ces démarches de négociation affichent des résultats qui pourraient contribuer à changer la perception des opposants aux DSSR.

Pour y remédier, la nécessité d’une communication convaincante, illustrée est indispensable pour retirer certaines personnes de l’obscurantisme des savoirs et connaissances du moment sur les DSSR doit être soutenue et pérennisée.

A travers cette démarche, la SOGOB prend en compte le principe de « ne laisser personne de côté » dans la promotion de l’accès des communautés surtout les PDIs aux DSSR. Cependant, il reste de nombreux défis à relever notamment la synergie entre les différents secteurs et acteurs, l’amélioration de l’accès à l’information appropriée et aux soins adaptés aux besoins des adolescents(es) des PDIs, et à une information de qualité à travers une communication intégrée. Egalement, il ne faut pas perdre de vue l’amélioration de l’environnement social, législatif et réglementaire sur les sujets concernant les adolescents(es), la prise en charge holistique prenant en compte dans sa globalité les problèmes interreliés de santé de la reproduction, de violences basées sur le genre et de santé mentale.  

                                       Madi OUEDRAOGO KAYAINFO

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