Transport Urbain : Zoom sur le “Taxi jaune” à Kaya

0

La mobilité urbaine devient de plus en plus dense dans la ville de Kaya. De ce fait, bon nombre d’habitants et d’usagers préfèrent emprunter les taxi à trois roues, appelés couramment ‘’Taxi jaune’’ pour rejoindre leurs lieux de service ou les gares routières. Ce Taxi à couleur jaune est spécialisé dans le transport des biens et des personnes. Pour faire découvrir ce type de taxi, KAYAINFO.NET a effectué un reportage dans la ville de Kaya. C‘était du 9  au 10 septembre 2023. Lisez plutôt!

Il est 9h 00 lorsque nous prenons la route en direction de la gare routière de Kaya, située au côté Est du rond-point de la Bataille des rails au quartier Sandaogo en quittant la “gare STMB” pour notre reportage. À une dizaine de minutes de route, nous croisons un conducteur de  »taxi jaune ». Il a la tête fourrée dans le casque et nous fait signe de la main qu’il est pressé pour déposer sa cliente lorsque nous avons voulu l’arracher quelques mots à notre micro. 

Sans commentaire nous le remercions puis continuons, direction à la gare routière de la ville de Kaya avec l’espoir de retrouver d’autres conducteurs de “taxi jaune” sur place.

En rappel, ces types de taxi à couleur jaune ne sont pas en grand nombre dans la ville de Kaya. En quelques minutes de circulation, nous arrivons à la gare. Sous le soleil aux rayons brulants, les vendeuses ambulantes nous accueillent devant la gare tout juste à l’entrée du parking des taxis. Parmi ces taxis, un seul de couleur jaune, nous intéresse particulièrement. Des conducteurs se précipitent vers nous : “ Où voulez-vous partir ?” nous lancent-ils.

 Nous demandons à voir le conducteur du “taxi jaune”. L’un d’entre eux nous l’indexe au fond, dans la gare. L’air soulagé, nous avançons vers notre premier interlocuteur qui est prêt à nous abandoner dès qu’un client arrive. Il accepte néanmoins nous parler de leurs conditions de travail. «Bien confortable avec un hangar, c’est le taxi préféré de plusieurs passagers.» nous décrit son taxi qui est different des tricycles de bagages communément appelés “taxi moto”. 

Pour Lamoussa Sawadogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un conducteur de ce type de taxi. Selon lui, le marché est favorable mais du fait que la plupart transportent des agrégats et d’autres matériels rend la circulation très difficile. «C’est ce qui explique le fait que les usagers préfèrent nos taxi jaunes qui contiennent quelques commodités (Ndlr: couverts avec deux assises à l’intérieur). Les gens qui viennent de leur voyage préfèrent ce taxi car ils estiment que les taxis moto à trois roues non couverts sont réservés à la prise des agrégats, du ciment, des briques ainsi que d’autres matériels de construction.»

En effet, à en croire notre conducteur, le contexte de l’insécurité dans la région joue négativement sur cette activité: «on ne peut pas nier que la conduite des taxis jaunes étaient rentable mais actuellement avec l’insécurité qui nous empêche de faire de longues distances, on arrive vraiment plus à en tirer profit. On n’a pas beaucoup de clients.»

Aussi, Lamoussa Sawadogo indique que les conducteurs de “taxi jaune » rencontrent des difficultés avec la Police: «Le fait que la police demande d’énormes papiers auxquels les conducteurs ne peuvent tout réunir  par manque de moyens limite nos circulations.»

Exerçant ce métier depuis trois (3) ans, Lamoussa a des projets plus grands notamment l’agrandissement du nombre de taxi, avoir les papiers en règles et employer des jeunes dans son entreprise. Pendant que nous achevons notre entretien avec lui, une jeune fille de vingt-trois ans descend d’un car et Lamoussa Sawadogo se lève puis se dirige vers elle : «Sûrement elle a besoin d’un taxi»,  murmure-t-il en nous abandonnant. Avec un petit sac accroché à son épaule gauche, Fatimata Ouédraogo vient d’arriver de Ouagadougou. Elle désire à présent être déposée chez elle par un taxi sécurisé comme celui de Lamoussa Sawadogo.

 D’abord, nous nous approchons d’elle pour lui arracher quelques mots sur son choix pour ce ‘’taxi jaune”. Toute épuisée, Fatimata Ouédraogo s’exprime à notre micro : « A chaque fois que je vais à la gare pour un voyage, j’emprunte régulièrement les “taxis jaunes.”  Pour ce faire, nous embarquons avec Fatimata dans ce taxi afin de poursuivre les échanges «En réalité ce n’est pas moins cher car on ne peut pas prendre un taxi à moins de 500, ou 1000 f quand tu as des bagages. Mais, celui là est confortable.», poursuit-elle.

Apres minutes nous sommes à destination où la cliente Fatimata doit descendre. Le taximan reprend alors la route de la gare où il va encore attendre des clients. Sous le soleil brûlant nous apercevons deux hommes au bord du groudron. Un geste de la main et le conducteur s’arrête.  Ils souhaitent se rendre à la mairie pour une activité. Ali Ouédraogo accompagné de son frère nous font l’éloge de ce type de taxi : « Moi j’aime ce taxi grâce à sa facilité, c’est sécurisant et c’est confortable car quand tu es dedans c’est comme si tu es dans une voiture, même la pluie ne te dérange pas.»  Pour eux, les tarifs ne sont pas aussi chers que ça. «Avec un 500F ou 1000F tu arrives à destination.»,  ajoute Ali.

Arrivés à la mairie, les deux frères descendent et nous déboursons chemin pour la gare routière à Sandaogo. Nous arrivons à bon port. Le car de 12h vient d’arriver et les conducteurs se précipitent à la recherche de clients. Lamoussa ramène trois (3) jeunes filles qu’il va aller déposer chez elles. Toujours à bord, nous profitons discuter avec les jeunes filles. Aminata Sana accepte se prononcer en ces termes : «Nous avons fait le choix de prendre ce taxi parce que quand tu y es, le soleil ne te tape pas n’en parlons pas la pluie. Pour moi, ce taxi est comme une voiture.»

Confortable, disponible et bien sécurisé, telles sont les motivations des usagers qui préférent le “taxi jaune” par rapport au taxi moto simple. Pendant que certains trouvent les tarifs chers, d’autres par contre les trouvent abordables.  Les conducteurs quant à eux, souhaitent que les autorités facilitent l’obtention des documents nécessaires afin de faciliter la rentabilité de leur activité de conducteur de  »taxi jaune » dans la ville de Kaya.

 Oumou-Koulsoum SAWADOGO (Stagiaire KAYAINFO.NET)

Laisser un commentaire